2013 LA REFORME DES RETRAITES ANTI-JEUNES

, par Florence ALBAVIT

On s’y attendait, même si on ne l’attendait pas plus que çà...Le cru 2013 de la Réforme des Retraites est arrivé !

Il a, une fois encore, un goût de piquette !

Le Gouvernement a refusé la concertation sur le point essentiel de la durée de cotisation et a décidé de porter à 43 ans la durée de cotisations pour bénéficier d’une retraite à taux plein à compter de la génération 1973.

Pour FORCE OUVRIERE, cette mesure anti jeunes constitue un point de blocage majeur qui justifie pleinement notre mobilisation du 10 septembre. Entrant sur le marché du travail à 23,5 ans en moyenne, les jeunes vont partir à taux plein vers 67 ans, ce qui est loin d’être un progrès social !

Quant aux séniors dont un sur deux dans le privé n’est plus en activité au moment de la retraite, notre revendication de rétablissement de l’Allocation Équivalent Retraite est de plus en plus d’actualité.

Nous sommes également critiques sur la fiscalisation de la majoration de 10% pour enfant, cette mesure n’a rien à voir avec une « réforme » des retraites : ce n’est ni plus ni moins qu’une recette fiscale supplémentaire. Et cela peut entrainer des effets sur des impositions de type taxe d’habitation ou encore des sur loyers.

Le décalage de la date de revalorisation des pensions au 1er octobre au lieu du 1er avril, même si la mesure est unique, elle aura des effets report indéniables.

Si nous sommes très critiques sur tous ces points, notons toutefois quelques propositions du Gouvernement sur lesquelles nos analyses ont été prises en compte :

 Un compte pénibilité sera mis en place au 1er janvier 2015 avec un financement des employeurs.

 La hausse des cotisations patronales et salariales fait partie des solutions que nous avons toujours préconisées. La CSG est payée à 90% par le salariat, il était hors de question que les mesures financières ne soient pas partagées.

 Le passage de 200 heures de SMIC à 150 heures comme seuil de déclenchement pour valider des droits à la retraite permettra d’améliorer la prise en compte du temps partiel. C’est une revendication constante de FO. Pour autant, cela ne peut être un encouragement aux contrats de travail à temps très réduit.

 De même, la mesure de validation des périodes de travail en alternance va dans le bon sens car la validation des trimestres faisait partie de nos revendications pour les apprentis et les personnes en contrat de professionnalisation.

En revanche, nous sommes réservés sur la proposition concernant le rachat des périodes post bac qui peut générer des inégalités de traitement. Sachant que l’entrée sur le marché du travail se fait en moyenne à 23,5 ans, que ce soit pour les étudiants ou les personnes n’ayant pas fait d’études, ces dernières seraient donc lésées. Ne pas augmenter la durée de cotisation est de loin préférable.

Nous vous rappelons que le projet gouvernemental passera en Conseil des ministres le 18 septembre.