LA LOI TRAVAIL N’EST PAS MORTE

, par Florence ALBAVIT

Même si le gouvernement et la CFDT ont fait semblant d’être en désaccord pour finalement trouver un modus vivendi sur le Loi Travail dite Loi El Khomery, il ne faut pas s’y laisser prendre.

La Loi Travail a subi des aménagements avant sa présentation au conseil des ministres et au parlement, cependant elle compte encore de nombreuses dispositions pernicieuses et rien ne prouve que certaines dispositions soi-disant abandonnées ne reviendront pas suite au conseil des ministres, ou par le biais d’amendements parlementaires.

Ainsi le plafonnement des indemnités prud’homales déjà présent dans la Loi Macron avait été retoqué par le conseil constitutionnel et avait été réintroduit dans la Loi El Khomery.

Le combat n’est pas fini, il ne faut pas baisser la garde.

Des dispositions sur le forfait jour, les heures supplémentaires, le temps de travail, le travail de nuit, ou du dimanche, les licenciements collectifs, les référundums de salariés ne sont pas abandonnées.

Ce projet de Loi a aussi pour le patronat l’intérêt de remettre en cause la hiérarchie des normes et le principe de faveur. A savoir que jusqu’à maintenant plus on descendait au niveau de l’entreprise, plus l’accord devait être favorable au salarié.

Le principe de faveur lui stipule que si deux accords contradictoires coexistent, seul le plus favorable au salarié ou à l’organisation syndicale s’applique.

Ce n’est pas une petite réforme, elle peut remettre en cause les fondements de notre droit du travail.

FO est le seul syndicat qui n’a pas appelé à voter pour François Hollande en 2012, puisque FO est le seul syndicat qui ne donne jamais de consigne de vote.

FO ne cherche pas à faire tomber un ministre ou un président, mais uniquement à défendre les intérêts des salariés.

Cette loi ne va pas dans le sens des intérêts des salariés ; FO la combat et en demande le retrait.

Cette loi précarise et fragilise les salariés, elle ne créera pas plus d’emplois que le CICE, le pacte de responsabilité ou le contrat de génération avant elle.

Le droit de travail n’est pas l’ennemi du salarié, ni du patronat, il tente seulement de réguler les relations entre ces deux parties au contrat de travail.

Avec 6 millions de chômeurs, penser que le salarié est la partie en position de force dans le contrat de travail est une hérésie. Ce n’est pas le moment de réduire les droits des salariés.

Il appartient au gouvernement, au président et à la commission européenne de créer un cadre favorable à l’activité, pas d’organiser la soumission des salariés.