Le PRO en agence, la parole aux experts…

, par Florence ALBAVIT

Les CHSCT des agences et du réseau des spécialistes, les CCP, ont mandaté des experts pour étudier le projet de la direction ; voici leurs conclusions.

Concernant les agences, les experts ont mis en exergue plusieurs points d’inquiétude sur ce projet.

Le travail en agence a deux caractéristiques pouvant générer de la souffrance au travail :

* un travail varié tant au niveau des produits commercialisés que des flux traités (visites, téléphone, e-mail, courriers), mais qui entraîne une « charge cognitive forte » (définition de charge cognitive : l’intensité du traitement cognitif mis en œuvre par un individu lorsqu’il réalise une tâche donnée dans un contexte particulier)

* une organisation du travail multitâche répondant à des sollicitations variées qui se traduit par de nombreuses interruptions de tâches, (ce qui accroît encore la charge cognitive !)

Les experts pointent le fait que les formations prévues ne sont pas assez conséquentes et le fait que la direction surestime les acquis réels actuels des conseillers en agence sur les produits Professionnels et le peu de pratique actuel du PRO par les CEC. Tout ceci pourrait entraîner un accroissement de la souffrance au travail des salariés.

Ils soulignent la charge de travail accrue que provoque la vente du PRO en agence et qu’il n’est pas certain que les moyens en effectifs mis en place par la direction seront suffisants. Or en cas de surcharge de travail, c’est la qualité du travail qui diminue et qu’une surcharge de travail nuit au devoir de conseil, ce qui nuirait à toute l’entreprise.

Autre constat : le manque de clarté du projet. Manque de clarté sur la définition des objectifs, les relations avec les CCP.

Quant aux directeurs (trices) d’agence, ils ne seraient pas beaucoup plus rassurés par le projet, conscients, pour certains, de ne pas maîtriser le domaine PRO.

Les salariés des agences ont une forte attente en terme en reconnaissance ; le pro en agence est vu comme une charge supplémentaire qui pourrait nuire à la réalisation des objectifs PRI qui n’ont pas été revus à la baisse.

Pour finir, le fait que la direction communique en parallèle dans chaque direction tend à générer plus de défiance et de compétition entre les réseaux.

Les organisations syndicales s’étaient mises d’accord pour différer leur réponse à l’avis demandé par la direction en CHSCT DRA pour obtenir des réponses aux interrogations mises en lumière par l’expertise : or, à la surprise générale, les élus SIPAM ont donné un avis, défaroble certes. Mais maintenant, impossible d’obtenir des réponses et des moyens supplémentaires de la direction !

LA DIRECTION, elle, a convoqué un CE extraordinaire en urgence le lendemain du pont de la Pentecôte pour obtenir un avis du CE et mettre en place son projet ! Le Sipam a, de nouveau fait cavalier seul, donné un avis (défavorable tout de même), mais permet à la direction de dérouler son projet !

FORCE OUVRIERE en outre regrette qu’à cette occasion le poste de CEC n’ait pas été repesé.